La Coordination
Selon DRUBIGNY : la coordination est la faculté d’associer un ensemble d’actes moteurs simples d’une manière harmonieuse pour effectuer un mouvement complexe.
Pour TURPIN (1990) : la coordination est la base des capacités générales pour l’apprentissage moteur des gestes sportifs. Ainsi que pour la maîtrise des actions motrices et l’adaptation à des situations nouvelles.
-Les qualités de coordination
Qualité d’orientation : elle permet de percevoir et de prendre en considération les points de repère et les modifications spatio-temporelles. Travailler cette qualité permettra aux sportifs de se repérer plus facilement dans son milieu. Dans certains sports cela permettra une meilleure compréhension des déplacements effectués et des conséquences que cela amènera selon les situations. Elle permet aussi de s’adapter plus rapidement à des éléments extérieurs ou méconnus. Les qualités d’orientation et de réaction peuvent se travailler de manière similaire.
Qualité de différenciation : elle permet de contrôler les informations intérieures et extérieures et de doser, d’adapter l’engagement de la force ou la précision spatiotemporelle.
Qualité de réaction : Condition nécessaire pour reconnaître rapidement des situations et apporter des réponses motrices appropriées. Travailler cette qualité permettra à terme une meilleure anticipation des situations auxquelles les différents sportifs sont confrontés. Mais aussi de remarquer plus rapidement les détails changeants au cours des actions.
Qualité d’équilibre : elle permet soit de maintenir une position, soit de trouver rapidement la posture adéquate pour effectuer l’action proposée.
Qualité de rythme : Aptitude à réaliser un déroulement de mouvement de manière rythmée et dynamique, ou à saisir et appliquer un rythme donné.
+ Les qualités de coordinations intra et intermusculaires :
Intra-musculaire = au sein d’un muscle. Il s’agit de la capacité d’un muscle à recruter un maximum de fibres musculaires pour la réalisation du mouvement voulu. Elle se travailler grâce aux exercices de force-vitesse, nécessitant un recrutement important de fibres musculaires sur une courte durée. Mais aussi avec les exercices de renforcement musculaire isolés, et les exercices de force maximale.
Intermusculaires = entre les différents muscles pour réaliser un mouvement plus global. Elle joue sur l’optimisation de la transmission des forces. Cette qualité va se travailler en exécutant des mouvements impliquants le haut et le bas du corps pour développer la puissance nécessaire à l’atteinte de l’objectif. Vous pouvez utiliser des exercices de force maximale sur les mouvements globaux (squat, développer coucher, soulever de terre, arraché, épaulé-jeté), mais aussi en combinant des exercices sur le haut et le bas du corps (par exemple : squat et élévation frontale aux haltères).
+ Le PMG : Programme moteur généralisé
Ce système se trouve au sein de votre cerveau, il s’obtient au terme de l’apprentissage d’un geste. En effet, la répétition d’un geste, d’une situation, conduis votre cerveau à mémoriser tous les éléments qui le composent. Lorsque le mouvement est acquis, il est intégré et disponible à tout moment. De ce fait, le pratiquant confronté à une situation récurrente réagira de la bonne façon pour atteindre le but de la tâche en cours.
Mais ce programme servira aussi dans des situations surprenantes. Dans ces situations inattendues par un sportif, il n’aura que très peu de temps pour réagir et faire le bon choix. Avec la vitesse, le joueur n’a jamais réellement le temps de réfléchir à ce qu’il fait. Au moment où le stimulus attire son attention, cette dernière est focalisée sur ce stimulus et il ne réfléchit pas aux dizaines, centaines voire milliers de possibilités qu’il a pour s’en sortir.
Vous imaginez ? Si un porteur du ballon venait à se faire presser de manière inattendue par un adversaire et qu’il se mette à réellement réfléchir à toutes les options possibles ; entre faire une passe à un coéquipier, mais auxquels ? lequel est démarqué ? lequel a fait un appel ? son appel vaut-il la peine de lui faire une passe ? ou encore tenter un dribble, mais là aussi, une feinte avec le corps ? une roulette ? un crochet ? BREF, il aurait surement déjà perdu la ballon!
C’est ici que le PMG intervient. C’est lui qui, comme par réflexe, va offrir une solution que vous emprunterez d’une façon totalement inconsciente. Cela montre l’importance de la construction d’un PMG solide par la répétition ET la diversification des exercices. Bien entendu les possibilités que votre PMG scrutera durant la fraction de seconde de réflexion inconsciente dépendent de la prise d’information et des actions précédentes.
Les différentes manières de travailler les qualités de coordination :
De manière générale, la répétition des situations/gestes est un bon moyen de travailler la coordination. L’utilisation d’une montée progressive en intensité peut être utilisée. C’est-à-dire d’effectuer le mouvement ou la combinaison de manière lente et lorsque le geste est acquis, opérer à une montée en intensité/vitesse progressive. Puis à une complexification des situations proposées.
Un autre moyen de travailler la coordination, de manière plus spécifique à la qualité d’équilibre, est la proprioception. La proprioception est la régulation de la posture, de l’équilibre et des mouvements humains. Elle agit de manière inconsciente et consciente au niveau du système nerveux. Ce type de travail permet donc d’agir sur des facteurs nerveux et anatomique (muscle, tendons, ligaments). Il entrainera une optimisation des réflexes proprioceptifs, donc un meilleur équilibre général et une reprise d’équilibre en cas d’instabilités. Ce type de travail permet aussi de réduire le risque de blessure, les articulations étant « habituées » à des situations instables. Il sera donc question d’exercices utilisant le déséquilibre pour travailler sur tous ces facteurs.
Les exercices impliquants une coordination entre le haut et le bas du corps, exercices de dissociation. Ils permettent une amélioration des qualités de rythme mais aussi de réaction, ouvrant de nouvelles palettes motrices aux athlètes. Ces exercices peuvent être réalisés à différentes intensités. Soit pour travailler la qualité du geste à intensité moyenne. Soit pour se focaliser uniquement sur la vitesse de réalisation (tout en gardant un minimum de précision).
+n°1 : l’imagerie mentale:
C’est une technique mentale consistant à s’imaginer en train de réaliser le mouvement/la combinaison ou bien simplement des situations répétitives. L’individu peut s’imaginer faisant l’action ou regardant l’action d’une manière plus globale. Cette capacité nécessite un bon repérage spatio-temporel pour réussir à imaginer de nouveaux les situations rencontrées précédemment. Elle peut permettre de se rendre compte d’erreur ou de bon choix faits, mais aussi, travailler sur l’anticipation des situations.
+n°2 : l’apprentissage par observation et l’analyse vidéo:
En effet le fait de regarder une situation à laquelle vous pouvez être confronté permet de la reconnaitre, d’ analyser ce qu’il se passe lors des choix et reconnaitre, durant les futures échéances, les situations similaires.
L’analyse vidéo permet aussi d’avoir une vision plus globale de la performance. Elle permet de remarquer les qualités et défauts, bons ou mauvais choix, mais peut aussi jouer sur la prise de conscience des informations visuelles en montrant ce qu’il se passe hors de votre champ de vision personnel.
+n°3-travail de la vision:
Le système visuel est composé de la vision central (là ou vous regarder, le centre de votre champ de vision) et la vision périphérique (ce qui est par conséquent autour). Il est important de capter les détails qui rentrent dans votre champ de vision dans les différents sports. Même si votre vision centrale permet de capter les détails changeant directement là ou vous regardez, il est important d’être capable de détecter les changements qui se font autours.
Le travail de la vision périphérique peut se faire grâce à plusieurs méthodes. Le travail en fixant un point et en exécutant des actions. Mais aussi, les jeux vidéo demandant des réflexes et une bonne coordination œil-main (qui se fait au niveau du système nerveux). Tout le travail de la vision a pour but d’optimiser la vitesse de transmission des messages nerveux optiques. Ces derniers permettent de déclencher la réponse motrice appropriée.
Retrouvez tous ces exemples dans le fichier PDF, reprenant l’intégralité de mon travail: